L’éducation n’est pas un crime
Environ 90 personnes sont venues jeudi 26 novembre 2015 assister à l’Institut d’Études Politiques d’Aix-en-Provence à la projection du film To light a candle de Maziar Bahari sur les persécutions des bahá’ís d’Iran.
Lucien Crevel, président de l’Assemblée spirituelle nationale des bahá’ís de France, et de Hamdam Nadafi, docteure en droit spécialiste des droits de l’homme et des minorités religieuses en Iran ont complété cette projection par leurs interventions.
Christian Kert, député d’Aix-en Provence et membre de l’amicale parlementaire de soutien aux bahá’ís, était représenté par son attachée parlementaire Florence Perrin.
La première partie était consacrée à la projection du film To light a Candle réalisé par Maziar Bahari, cinéaste et journaliste irano-canadien, à partir d’interviews, témoignages vivants et images d’archives sorties clandestinement d’Iran. Ce film réalisé en 2014, présente les différentes étapes des persécutions des bahá’ís d’Iran jusqu’à aujourd’hui, organisés de manière systématique par la République Islamique d’Iran.
Le film évite la victimisation tout en décrivant les souffrance vécues et met en valeur le courage, la force de réactivité non-violente et la détermination des bahá’ís à continuer de vivre leur foi en toute circonstance.
Puis Lucien Crevel, au nom des bahá’ís de France, expliqua à quel point la communauté bahá’íe est une communauté pacifique, non violente et non politisée, qui subit en Iran de graves persécutions uniquement en raison de sa croyance religieuse.
Insistant sur la nécessité de la pression exercée par l’opinion et la communauté internationale, notamment au niveau des Nations Unies, il a précisé que l’arrivée du Président Rohani n’a pas amélioré, bien au contraire, le sort de la communauté bahá’íe, puisque 15 bahá’ís de plus ont été arrêtés et des magasins mis sous scellés dans les semaines précédant cette projection.
Puis il a évoqué le colloque sur « Les persécutions des bahá’ís en Iran, comment défendre les libertés fondamentales » co-organisé avec l’amicale parlementaire de soutien aux bahá’ís, qui s’est tenu le 12 novembre à Paris au Palais du Luxembourg. Document du colloque Ici
Il a également l’accent sur la résilience constructive des bahá’ís d’Iran qui s’exprime par une joie intérieure, une force spirituelle, une résistance pacifique et sans haine, et une volonté intacte de continuer à servir l’intérêt général de leur pays et de l’humanité.
Hamdam Nadafi a ensuite décrit le cadre constitutionnel qui induit et favorise le traitement discriminatoire des bahá’ís en Iran. Conformément à la tradition chiite iranienne, la personne la plus habilitée à assumer les pouvoirs spirituels et temporels est le « religieux le plus savant », en la personne du « Guide Suprême » qui est de ce fait le premier personnage de l’État et la plus haute autorité de la République Islamique. Le Guide Suprême détermine ainsi les grandes lignes directrices de la politique générale du pays, est à la tête des armées, peut seul décider de la révision de la constitution, exerce le contrôle du pouvoir exécutif et indirectement du pouvoir législatif et de l’appareil judiciaire.
La Constitution iranienne reconnaît officiellement les autres communautés musulmanes non chiites et uniquement les zoroastriens, les juifs et les chrétiens, comme minorités religieuses, représentées au parlement. Le projet actuel de Charte ne propose aucune avancée en matière de liberté religieuse : seules les minorités religieuses identifiées dans la Constitution sont autorisées à pratiquer leurs rites religieux. Ainsi les bahá’ís ne jouissent d’aucun droit constitutionnel.
La rencontre s’est terminée par un hommage musical aux victimes des attentats de Paris et des persécutions et guerres au Moyen-Orient. Conclusion artistique unissant occident et orient pour rappeler que l’art et la musique sont aussi des armes non violentes de résistance pacifique et spirituelle face aux tyrannies et des outils universels d’unité et de paix.