A la différence des autres religions établies, la Foi bahá’íe n’a pas de clergé.
Les affaires de la communauté sont gérées par une administration composée d’institutions. Cette structure a été tout d’abord énoncée par Bahá’u’lláh et précisée par Abdu’l-Bahá et Shoghi Effendi.
Cette administration comporte 3 niveaux d’institutions. D’une part une Maison universelle de justice élue au niveau international. Puis des Assemblées spirituelles nationales administrent les communautés au niveau national. Et enfin des Assemblées spirituelles locales représentent les baha’is au niveau municipal.
Par ailleurs, l’administration bahá’íe a connu un Gardien, et comporte aujourd’hui encore des institutions nommées.
La Maison Universelle de Justice
Cette institution dirige aujourd’hui les activités de la communauté bahá’íe à l’échelle mondiale. Cette institution est l’organe législatif suprême de l’ordre administratif instauré par Bahá’u’lláh lui-même.
« Ses membres, écrit Bahá’u’lláh, sont les mandataires de Dieu parmi ses serviteurs » .
La Maison universelle de justice a vu le jour en 1963, lorsque les membres des Assemblées spirituelles nationales du monde entier ont élu pour la première fois les neuf membres de cette institution, dans l’atmosphère de mûre réflexion et de profonde dévotion qui caractérise toute élection baha’ie. Elle est nouvellement élue tous les cinq ans.
Elle est la gardienne et le dépositaire des lieux saints bahá’ís et autres propriétés situées en Terre sainte. Cette institution est chargée de conduire la communauté bahá’íe à travers les aléas d’un monde en éternelle mutation.
Vidéo de la 1ère élection de la Maison Universelle de Justice
Vidéo en anglais - Election de 1963Selon les textes explicites de Bahá’u’lláh et d’Abdu’l-Bahá, les lois promulguées par la Maison Universelle de Justice revêtent pour les bahá’ís la même autorité que les textes sacrés eux-mêmes.
La différence tient au fait que la Maison de Justice a le droit de rejeter ou de modifier tout ce qu’elle promulgue au fur et à mesure de l’évolution de la communauté bahá’íe et de l’émergence de nouvelles conditions de vie. Alors que les lois enchâssées dans les textes bahá’ís demeureront inaltérables.
Abdu’l-Bahá déclare que « tout ce qui n’est pas expressément mentionné dans les écrits saints bahá’ís doit être référé à la Maison Universelle de Justice. Ce que cette assemblée adopte, soit à la majorité soit à l’unanimité, est vraiment la vérité et le dessein de Dieu Lui-même ».
La naissance de la Maison Universelle de Justice inaugure une nouvelle ère dans l’histoire de la Foi bahá’íe. Cette institution est un système d’administration très novateur pour une religion.
La communauté bahá’íe a eu le privilège de trouver un dirigeant faisant foi, d’abord dans la Manifestation de Dieu (Bahá’u’lláh), puis dans le Centre choisi de la Foi (’Abdu’l-Bahá), enfin dans son Gardien (Shoghi Effendi). Mais avec le décès de ce dernier et l’instauration de la Maison Universelle de Justice, la communauté est dirigée non plus par une personne physique liée par les liens du sang à la Manifestation divine, mais par une institution élue choisi par les bahá’ís eux-mêmes.
Les Assemblées Spirituelles Nationales
Les communautés bahá’íes sont dirigées au niveau national par des Assemblées spirituelles nationales, composées de neuf membres élus une fois par an à Ridván (fin avril). Les élections bahá’íes se font sans candidature ni campagne.
C’est lors d’une convention nationale que des délégués élus par les communautés locales bahá’íes se réunissent pour élire les membres de cette institution nationale. Les assemblées se composent aussi bien d’hommes que de femmes
Tout comme pour la Maison universelle de justice, mais aussi pour les Assemblées locales, les élections se font dans un esprit de prière et de recueillement. il n’y a ni candidature ni campagne électorale.
Tout croyant de plus de 18 ans résidant dans le pays est éligible.
Les Assemblées Spirituelles Locales
Elles sont formées de neuf membres élus annuellement le 21 avril, pendant la période de Ridván. Tous les croyants âgés de plus de 21 ans résidant dans la localité sont électeurs et éligibles.
La juridiction d’une Assemblée spirituelle locale correspond au territoire d’une commune.
L’Assemblée organise et gère les affaires de la communauté au niveau local. Elle est également le lien avec l’administration locale. Elle peut aussi, en cas de besoin, se faire assister dans sa tâche par des comités nommés à cette fin.
La spécificité des élections
Les élections bahá’íes n’ont ni candidat, ni programme, ni campagne électorale, encore moins d’esprit partisan. En un mot, elles n’ont aucune de toutes les caractéristiques des élections politiques telles que nous les connaissons.
Lorsqu’une institution bahá’íe est élue, tous les membres de la communauté de plus de 21 ans sont à la fois électeurs et éligibles.
L’élection se déroule dans une atmosphère de prière et de recueillement.
« chaque électeur s’efforce de trouver, sans la moindre trace de passion ni de préjugé, et sans tenir compte de la moindre considération matérielle, les noms de ceux qui, seuls, peuvent le mieux réunir les qualités nécessaires de loyauté incontestable, de dévouement désintéressé, d’esprit bien formé, de compétence reconnue et de mûre expérience. » (Shoghi Effendi)
Les croyants ne doivent pas discuter entre eux des personnes susceptibles de présenter les qualités requises pour intégrer l’institution. De même, ils ne doivent pas commenter ni discuter entre eux des résultats des élections. En cas de ballottage entre deux personnes dont l’une est issue d’une minorité, c’est à la personne de la minorité qu’est donnée la priorité.
Les croyants ainsi élus auront pour seul privilège de servir leur communauté. Aucun des membres ne jouit d’un quelconque pouvoir individuellement. Toute décision ne peut être prise que par une institution collégiale, composée de neuf personnes.
Pour plus d’information sur les élections, vous pouvez consulter ici