Chaque année, les baha’is du monde et également de Chambéry fêtent la naissance de leur religion. C’est la fête de Ridvan.
Cette période commémore le moment où en 1863, Bahá’u’lláh décida que le temps était venu d’informer certains membres de son entourage de la mission. Il avait été investi par une révélation dans l’obscurité du Sìyàh-Chàl, la sinistre prison-cachot de Téhéran. Elle est aussi connue comme Festival de Ridván
Durant 12 jours, les baha’is commémorent 3 jours saints : le 1er jour, le 9ème jour et le 12ème jour.
C’est aussi à cette date que se tiennent les élections de l’Assemblée Spirituelle Locale.
La fête de Ridvan est l’occasion pour la communauté de célébrer cette déclaration avec leurs amis.
La Déclaration de Ridván
A l’époque avait lieu une nouvelle étape de la campagne d’opposition menée par le clergé chiite et le gouvernement persan. Ils firent pression pour que les autorités ottomanes éloignent à nouveau Bahá’u’lláh de Bagdad, trop proche de la Perse.
Finalement, les autorités turques cédèrent aux pressions. Par conséquent, ils invitèrent l’exilé à s’installer en qualité d’hôte à Constantinople, la capitale de l’Empire ottoman.
Dans la petite communauté d’exilés, de plus en plus de personnes pensaient que Bahá’u’lláh ne parlait pas seulement comme un défenseur de la cause du Báb. Pour eux, il intervenait au nom de cette Cause plus élevée, dont celui- ci avait annoncé l’imminence.
Cette conviction se confirma, à la fin du mois d’avril 1863. A la veille de son exil vers Constantinople, Bahá’u’lláh rassembla certains de ses compagnons dans un jardin. Plus tard on attribua à cet endroit le nom de Ridván – ce qui signifie Paradis– et leur révéla les fondements de sa mission.
Les circonstances précises qui entourent cette déclaration ne sont pas connues avec exactitude. Pour en saisir la nature, il faut se référer aux nombreuses allusions que Bahá’u’lláh y fit dans ses écrits :
« Le dessein caché de toute la création s ’accomplit en ce jour le plus sublime, le plus saint, le jour connu comme le jour de Dieu dans ses livres et ses Ecrits ; le jour dont tous les prophètes, les élus et les saints ont souhaité être les témoins »
« Voici le jour où l’humanité peut contempler le visage et entendre la voix du Promis de Dieu. L’appel du Tout-Puissant s’est fait entendre et la lumière de Son visage s’est levée sur les hommes. Il convient à chaque homme d’effacer de la tablette de son cœur toute trace de vaine parole, et de considérer d’un esprit ouvert et exempt de préjugés les signes de Sa révélation, les preuves de Sa mission et les signes de Sa gloire. »
Les conditions du départ de Bahá’u’lláh de Bagdad illustrent avec force le pouvoir de ces principes. Un cercle d’exilés, dont l’arrivée dans la région avait suscité suspicion et aversion, était devenu en quelques années un des pôles les plus respectés et les plus influents de la société.
Ils subvenaient à leurs besoins grâce à un commerce florissant. Ils étaient admirés pour leur générosité et l’intégrité de leur conduite. Aussi les sinistres allégations de fanatisme et de violence, assidûment propagées par le clergé chiite et les officiels persans, avaient perdu prise sur l’opinion.
Le 3 mai 1863, Bahá’u’lláh quitta Bagdad à cheval, en compagnie de sa famille et de quelques compagnons autorisés à le suivre à Constantinople. Désormais il était devenu un personnage populaire et adulé. Dans les jours précédant ses adieux, un flot de notables s’était déplacé pour lui rendre hommage dans les jardins où il avait provisoirement pris ses quartiers. Beaucoup venaient de très loin dont le gouverneur de la province en personne.
Des témoins de ce départ ont relaté en termes émouvants les acclamations qui l’accompagnaient. Ils parlèrent des larmes du public, du souci des autorités ottomanes et personnalités civiles d’honorer leur hôte.
La fête de Ridvan, célébrée par les bahá’is du monde entier se déroule selon les années entre le 20 avril au 2 mai inclus (voir le calendrier Badi).