Début mai la rencontre qui a suscitée cette polémique est la visite de Faezeh Hashemi, fille de l’ancien président iranien Akbar Hashemi Rafsanjani, chez Fariba Kamalabadi, qui fait partie des sept anciens responsables bahá’ís qui sont en prison depuis 2008.
La rencontre entre les deux femmes a eu lieu au cours d’une permission de cinq jours, lorsque Mme Kamalabadi a été autorisée à quitter la prison avant d’être obligée d’y retourner pour l’achèvement de ses dix années de prison.
De nombreux dignitaires religieux et des personnalités politiques ont rapidement dénoncé Mme Hashemi, un grand ayatollah demandant même sa poursuite judiciaire à cause de sa rencontre avec une bahá’íe.
Plusieurs dignitaires et ayatollah se sont insurgés :
les « relations amicales » avec une bahá’íe comme « une trahison envers l’islam et la Révolution ».
« Fréquenter des bahá’ís et se lier d’amitié avec eux est contre les enseignements de l’islam »
un autre décrit les bahá’ís comme « des marginaux » qui doivent être « isolés » et a affirmé qu’une rencontre avec un bahá’í est en elle-même « une déviation religieuse absolue ».
Le chef du pouvoir judiciaire et son premier adjoint ont confirmé la possibilité de la poursuite de Mme Hashemi, poursuite qui a été spécifiquement réclamée par de nombreux religieux afin que cela serve de leçon pour le reste de la société.
Prenant la parole à New York, Bani Dugal, la principale représentante de la Communauté internationale bahá’íe auprès des Nations unies a déclaré :
« Ce qui est surprenant est la franchise, l’ampleur et la médiatisation de la réaction du régime. Provenant d’un grand ayatollah, désigné comme une « source d’émulation », de personnalités religieuses et politiques haut placées, ainsi que d’instances de l’organe exécutif du gouvernement, ces déclarations cohérentes ont maintenant démontré, sans l’ombre d’un doute, que c’est un préjugé religieux qui motive leur façon de traiter les bahá’ís. Et, ce faisant, cette réaction collective a exposé au grand jour la propension au mensonge des représentants du gouvernement iranien dans les instances internationales des droits de l’homme et a contredit catégoriquement leurs déclarations. » Mme Dugal a ajouté : « Que ce soit un sursaut de lucidité pour le monde entier. »
« Imaginez simplement ce que c’est que d’être un bahá’í en Iran quand même ceux qui vous rendent visite dans votre maison sont publiquement condamnés de cette manière et sont menacés de poursuites. »
Mme Hashemi, qui a également fait partie du parlement iranien, a passé six mois dans la même prison que Mme Kamalabadi en 2012, après avoir été reconnue coupable de « diffusion de propagande contre le régime au pouvoir ». Les femmes, qui ne s’étaient pas vues depuis la libération de Mme Hashemi, ont juste renoué leurs liens d’amitié forgés en prison.
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